Portrait de Benjamin à l'atelier de dorure-filage

Quel est votre parcours ?

Vers l’âge de dix ans, j’ai réalisé mon premier stage de céramique où j’ai fait du modelage et de la pose d’engobes (barbotine argileuse). À partir de ce moment-là, j’ai continué à m’intéresser à la terre.

J’ai orienté mon parcours scolaire dans le domaine artistique an passant un bac L avec les options d’arts puis en réalisant une MANAA (Mise à niveau en arts appliqués) afin d’avoir un DNMADE (Diplôme national des métiers d’art et du design) en céramique et numérique. Cette dernière formation m’a permis de réaliser des stages, notamment à la Manufacture de Sèvres. C’est de cette façon que j’ai découvert le métier de doreur-fileur. Je me suis ensuite inscrit au concours deux ans plus tard. Aujourd’hui cela fait trois ans et demi que Mathilde et Brigitte me transmettent leurs savoir-faire.

En quoi consiste votre métier ?

Le filage consiste à souligner les formes des pièces avec de l’or, du platine ou de la couleur.

Quelles sont les étapes de préparation du filage sur la tasse Peyre ?

L’or 24 carats est livré en lingot au laboratoire. Il y est dissous par des procédés chimiques, puis réduit en poudre et remis à l’atelier. Une broyée d’or est ensuite réalisée : l’or en poudre est mélangé avec le fondant, qui assure la tenue de l’or. Devenu liquide, il est incorporé à la poudre, puis l’ajout d’huile essentielle de lavande fluidifie la composition.


L’objet est ensuite centré sur le haut de la tournette, nommée la girelle. La marque de l’artisan y est inscrite puis les filets sont posés au pinceau à sifflet selon un ordre précis (filet de pied, filet intermédiaire puis filet de bord).


La pièce sèche dans une étuve à 100 °C. La marque de décoration (« dorée à Sèvres ») est apposée, et vient compléter celles de décoration et de fabrication.


Ensuite, la pièce subit une cuisson à 800 °C puis est livrée à l’atelier de brunissage qui sera chargé de rendre son brillant à l’or, mat au sortir du feu.

Une production en plusieurs exemplaires implique souvent l’adaptation des filets en or, afin d’unifier le rendu final.

Quels outils utilisez-vous ?

J’utilise un pinceau sifflet biseauté (la pointe nous est utile pour le filet, la partie restante sert de réservoir afin d’assurer une pose d’une seule traite). Le couteau à palette est conçu pour mélanger l’or.